







La biodiversité
La biodiversité, c’est la richesse du monde vivant ou la diversité de la vie, c’est-à-dire des gènes, des espèces, des habitats et des paysages. On estime qu’il existe environ 15 millions d’espèces vivantes, dont 1,7 à 1,8 millions seulement ont été répertoriées.
Depuis l’apparition de la vie sur la Terre, il y a plus de trois milliards d’années, des espèces apparaissent et d’autres disparaissent, souvent parce qu’elles sont incapables de s’adapter aux changements qui surviennent dans leur habitat. L’extinction des espèces est un phénomène naturel, mais très lent lorsqu’il suit le cours de l’évolution.
De nos jours, ce phénomène s’amplifie et s’accélère. Au Canada, comme ailleurs dans le monde, les taux de déclin et de disparition des espèces sont désormais jugés alarmants. En effet, le taux d’extinction actuel est 100 à 1000 fois plus rapide que le taux d’extinction naturel des espèces. Les scientifiques estiment ainsi qu’avant la fin du 21e siècle, 25 % à 50 % des espèces pourraient disparaître.
Les causes premières de cette accélération sont :
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la destruction et la dégradation des habitats ;
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l’introduction d’espèces envahissantes ;
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l’exploitation à grande échelle des ressources fauniques et halieutiques et le prélèvement excessif de végétaux ;
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la pollution et les maladies ;
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les changements climatiques, qui risquent d’aggraver chacun de ces facteurs.
Pourquoi protéger la biodiversité?
Les plantes, les animaux et les microorganismes jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de la vie sur la Terre ; leur disparition accélérée risque de modifier considérablement notre propre milieu de vie. Plusieurs raisons pratiques justifient que l’on agisse de concert pour les préserver :
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ils constituent une source de revenus pour des activités liées à la chasse ou à la pêche ;
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ils entrent dans la fabrication de plusieurs médicaments ;
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ils permettent de se nourrir, de s’abriter, de confectionner des vêtements ;
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ils constituent un attrait touristique (observation d’oiseaux, de baleines, etc.).
Les espèces en péril sont des indicateurs de la perte de la biodiversité…
Qu’est-ce qu’une espèce en péril ?
Une espèce « en péril » désigne une espèce sauvage qui risque de disparaître complètement du pays ou de la Terre si rien n'est fait pour rétablir la situation. Au Canada, un comité d'experts, le COSEPAC, évalue la situation des espèces sauvages, et les classifie selon leur niveau de précarité. Désigner une espèce en péril est le premier pas pour la protéger et mettre en oeuvre des mesures de rétablissement ; objectifs de la Loi canadienne sur les espèces en péril (LEP). Au Canada, on comptait en 2008 plus de 500 espèces en péril, dont 13 étaient disparues.
Les espèces en péril de l’archipel
Saviez-vous que les îles de la Madeleine abritent plus de 24 espèces d’oiseaux et de plantes désignées en péril, et que ses milieux marins accueillent une quinzaine de poissons, de mammifères marins et de reptiles dont la survie est menacée ? En outre, deux espèces sont disparues de l’archipel : le Grand Pingouin en 1844 (exterminé pour la récolte d’œufs) et le Morse de l’Atlantique, à la fin du 18e siècle (chassé abusivement pour la peau et l’huile qu’il fournissait).
La biodiversité passe par l’intégrité des milieux et leur diversité
Le Îles-de-la-Madeleine texte….
Les milieux humides
Par définition, un milieu humide est un site saturé en eau ou inondé suffisamment longtemps pour que ses caractéristiques physiques et biologiques soient influencées par ce phénomène.
L’Étang est une étendue d’eau approvisionnée par la pluie et la fonte des neiges. Son contour bien défini est peuplé de plantes aquatiques herbacées alors que des plantes immergées poussent au centre.
Le Marais est un milieu inondé périodiquement ou en permanence, dont l’eau provient surtout des bassins voisins qui débordent aux jours de grandes marées, lors des tempêtes ou à la fonte des neiges. Il est caractérisé par une végétation herbacée aquatique et une absence d’arbres. On le qualifie de salé, de saumâtre ou d’eau douce, selon son niveau de salinité.
Le Marécage est une nappe d’eau stagnante ou à écoulement lent, peuplée d’arbres et d’arbustes.
La Tourbière est un milieu gorgé d’eau, propice à l’accumulation de matières organiques partiellement décomposées appelée tourbe.
Les mousses, les plantes herbacées et les arbustes en sont les végétaux dominants.
Le Pré humide est un territoire légèrement imbibé d’eau. Il se forme généralement le long d’un cours d’eau ou d’un marais. Souvent sec à l’été, il apparaît lors des fortes pluies et des crues printanières.
Le rôle écologique des milieux humides:
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Les terres humides offrent un havre propice à l’établissement de nombreuses espèces floristiques et fauniques. Ainsi leur présence permet-elle la cueillette de petits fruits, la chasse à la sauvagine et la pêche sportive, des activités traditionnelles chères aux Madelinots.
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Ces milieux favorisent l’accumulation et l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol ; ils sont l’une des principales sources de ravitaillement de la nappe souterraine d’eau douce, de laquelle les Madelinots puisent la totalité de leur eau potable.
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En outre, ils constituent de véritables filtres à eau écologiques, c’est-à-dire que leur composition biologique, physique et chimique permet d’absorber et de neutraliser différents contaminants bactériologiques et toxiques (coliformes fécaux, particules en suspension, produits chimiques, etc.), sans que leur propre équilibre s’en trouve altéré.
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En plus de soutenir la vie, de capter et d’épurer l’eau, les milieux humides ralentissent l’érosion des côtes : leur présence atténue l’effet desséchant du vent sur les côtes (érosion éolienne), et atténue l’effet du ruissellement sur les côtes
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Le maintien de ces fonctions (épuration, filtre, etc.) est directement lié à leur état de santé : un milieu suralimenté (éléments nutritifs, matières en suspension, produits toxiques, etc.) perdra progressivement ses propriétés et deviendra insalubre.
Enfin, les milieux humides sont aussi le lieu idéal pour pratiquer plusieurs activités récréatives. En somme, ils ont une influence majeure sur la qualité de vie des Madelinots.
Milieux côtier et marin
Le rôle écologique des milieux côtier et marin
Espèces qu’on y retrouve
Les milieux forestiers
Le territoire des Îles est compris dans la zone de la forêt boréale coniférienne, qui s'apparente à la forêt du Nord, où les conifères dominent.
Outre la présence de nombreuses variétés d'arbustes, de lichens, de champignons et de plantes herbacées, les forêts madeliniennes sont composées majoritairement du Sapin baumier et de l'Épinette noire. On y retrouve également l'Épinette blanche et quelques de feuillus : Bouleau blanc, Peuplier faux-tremble et Cerisier de Pennsylvanie. Les arbres rabougris, qui s'installent en périphérie des peuplements matures, constituent une barrière naturelle contre les effets du vent et des embruns salés.
Gauche sapin baumier droite épinette ©Alain Richard
Les peuplements forestiers des îles du Havre Aubert et du Cap aux Meules sont les plus denses et les plus diversifiés, représentant respectivement 45 % et 30 % du couvert forestier de l'archipel.
Le tableau ci-dessous présente les principaux types forestiers du territoire des îles de la Madeleine.
Rôles écologiques de la forêt
La forêt remplit des rôles extrêmement importants pour le maintien de l'équilibre des écosystèmes insulaires.
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Elle participe au processus de formation des sols;
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elle prévient l'érosion éolienne;
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elle facilite le réapprovisionnement en eau de la nappe souterraine;
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elle offre abri et protection à différentes espèces animales et végétales.
Espèces qu’on y retrouve
La forêt abrite peu de mammifères terrestres comparativement aux autres régions du Québec. Les principales espèces indigènes sont le Renard roux, la Souris sylvestre, le Rat surmulot, le Campagnol des champs, la Souris commune et quelques espèces de chauves-souris. Par de rares occasions, on y observe aussi des coyotes. Le Lièvre d’Amérique fut introduit par l’homme au milieu des années 1900, puis à nouveau en 1994 à la suite d’une demande des chasseurs. Quelques Écureuils roux furent aussi introduits à l’automne 1975.
Par ailleurs, plusieurs espèces d’oiseaux habitent les forêts des Îles.
Efforts de conservation
Alors que la forêt madelinienne a pu autrefois recouvrir abondamment les îles de l'archipel, elle s'étend aujourd'hui sur le quart de sa superficie totale. Plusieurs causes expliquent cette déforestation : le déboisement à des fins domestiques, l'expansion domiciliaire, la création de sentiers récréatifs, le déséquilibre entre l'exploitation et le rétablissement des ressources forestières et les conditions environnementales rudes (vents, insectes, rongeurs, maladies, verglas), d'où un renouvellement plus lent de la forêt.
Depuis 1988, un plan d'aménagement forestier a été élaboré par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du québec en collaboration avec la MRC des Îles-de-la-Madeleine, afin de favoriser le rétablissement et la protection du couvert forestier de l'archipel et de protéger les terres contre l'érosion des sols.
Concrètement, on a reboisé et entretenu les forêts, en plus de faciliter la prise en charge collective de la problématique en distribuant gratuitement des plants d'arbres aux citoyens.
Le couvert forestier est ainsi passé de 17 % du territoire en 1982 à 26 % en 2010.
Les milieux dunaires
Rôles écologiques des milieux dunaires




